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Renforcement des capacités du centre ‘’Kpote Kiosque’’ dans la promotion des droits reproductifs et sexuels des Jeunes filles vulnérables à Cotonou

Durée du projet: 36 mois
Zones d’interventions : 12ème arrondissement de Cotonou
Partenaire technique et financier: Fondation de France

Contexte

Dans le contexte du Bénin, la femme ne jouit pas encore de l’ensemble de ses droits notamment dans le domaine de la santé de la reproduction mais il existe une volonté du gouvernement d’améliorer cette situation.

Par ailleurs, la problématique autour du kpote kiosque est indissociable des questions de genre dans la société. On reconnaît un lien tacite entre les comportements sexuels des garçons et des filles et les normes et images véhiculées dans la société par rapport à la masculinité et la féminité. L’inégalité entre les sexes peut être perçue de plusieurs manières et en particulier dans le fait que les femmes sont particulièrement vulnérables et que les hommes sont plus enclins à prendre des risques. Ainsi de manière criarde se pose le problème de la mobilité des filles pour participer aux activités du Kpote kiosque qui leur est dédié alors que la pression des mères devient forte en l’absence du contrôle de la société qui s’effrite avec l’évolution des mentalités et l’urbanisation.

L’analyse du contexte dans lequel évolue le kpote kiosque a permis de noter qu’il existe une forte démission des parents pour accompagner les jeunes et les filles en particulier dans leur vie et dans leur choix stratégique.

La fréquentation des centres jeunes partout en Afrique constitue un enjeu dans la reproduction des rapports sociaux de sexe et de leurs inégalités. Les filles sont moins présentes que les garçons et le dispositif kpote kiosque n’a malheureusement pas dérogé à cette constante.

En effet, les filles participent moins que les garçons aux activités du centre du fait des pesanteurs socio culturelles et de l’occupation de ces dernières à des activités domestiques. Un fait important à souligner est le rôle policier des mères. La gestion de la sexualité des filles incombe beaucoup plus à la mère qui développe des stratégies pour surveiller les mouvements de la fille. La fille est alors plus ou moins non responsable de sa sexualité et considérée comme une personne qui ne peut pas faire un choix éclairé. Ces constats sont tirés des entretiens effectués avec les mères des quartiers desservis par le dispositif lors de son évaluation.

De quelle manière les activités du centre tiennent compte de cette situation car cela réduit beaucoup la mobilité des jeunes et adolescentes ? Comment faire participer les mères qui peuvent constituer des portes d’entrée pour atteindre les filles ? Les mères sont plus ou moins rassurées lorsque les filles sont accompagnées par leur frère lors de leur sortie.

D’un autre point de vue l’évaluation a révélé que les parents étaient moins préoccupés par la situation des garçons et par conséquent ils sont plus libres de leurs mouvements. La préoccupation des mères tourne autour de la gestion des grossesses. Elles se sentent premièrement concernées par la grossesse de la fille et viennent ensuite les questions liées aux infections sexuellement transmissibles.

Notre évaluation a ainsi permis d’identifier deux catégories de filles à savoir les filles scolarisées et celles qui sont hors de l’école et dans les centres d’apprentissage des métiers. Le développement du présent projet tiendra fortement compte de l’importance des mères et des enseignants pour les filles scolarisées d’une part et, d’autre part, des mères et ‘’ patrons ou patronnes d’ateliers’ pour celles qui sont en apprentissage.

La nécessité de développer des approches spécifiques en direction des jeunes filles est donc pertinente et même urgente car elles peuvent être considérées comme un groupe social plus ou moins oublié et marginalisé dans les activités du kpote kiosque.

 

Objectifs

Renforcer les capacités de 100 pairs éducateurs du kpote kiosque sur les questions de genre et droits en santé de la reproduction d’ici à 3 ans. Favoriser et améliorer l’accès de 1000 jeunes filles en situation de vulnérabilité à l’information et aux services de santé sexuelle et de la procréation par le biais du kpote kiosque d’ici à 3 ans. Renforcer la participation des détenteurs d’enjeux et les capacités de 14 associations de jeunes du 12ème arrondissement de la ville de Cotonou d’ici 3 ans Renforcer le lien fonctionnel entre le kpote kiosque et les formations sanitaires environnantes d’ici à 3 ans.

Bénéficiaires

Les jeunes en général et les jeunes filles en situation de vulnérabilité; les parents et enseignants, les agents de santé, les patrons et patronnes d’ateliers, les responsables religieux et chefs traditionnels, les élus locaux ;

Ils sont repérés et choisis par la cartographie et l’identification sur le terrain et au cours de la phase de ce projet il sera procédé à l’actualisation de la cartographie existante ;
-500 filles en situation de vulnérabilité (l’âge varie entre 10 et 19 ans) ;
-1000 jeunes toutes catégories de 10 à 25 ans avec au moins 200 jeunes filles du secteur des
métiers;
-20 agents de santé de formations sanitaires partenaires;
-60 patrons d’ateliers et 50 patronnes;
-300 parents et tuteurs et employeurs;
-25 élus locaux (Maire, chefs quartiers, chef d’arrondissement et conseillers de quartiers);
-30 responsables religieux et chefs traditionnels.

Résultats

  • Les jeunes filles en situation de vulnérabilité (500) et les jeunes (1000) de façon générale ont accès à l’information et bénéficient de services de santé sexuelle et de la reproduction par le biais du kpote kiosque et de la ligne jaune Info.
  • Les détenteurs d’enjeux (80) sont davantage impliqués dans toutes les phases de mise en œuvre du projet et les capacités organisationnelles et techniques de quatorze (14) associations de jeunes sont renforcées. 
  • Le lien fonctionnel et stratégique entre le kpote kiosque et les formations sanitaires partenaires est renforcé.
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